A environ 30 Km de Lomé, en direction du Bénin, se trouve la petite ville de Agbodrafo. Elle fait partie des villes d’où partaient les esclaves vers les colonies. Peu de témoignages ont survécu à cette sombre époque. La plupart des bâtiments construits pour la traite des esclaves ainsi que les documents ont tous été détruit. De nombreuses recherches ont été initiées par les descendants d’esclaves pour retrouver leurs ancêtres.
Parmi eux, une trentaine de la Nouvelle Orléans se sont regroupé pour retracer un voyage qui, de l’Amérique au Brésil, puis du Brésil à Dakar, les ont conduit à Agbodrafo, au Togo. Ce n’est que très récemment , en 1999, que la lumière a été mise sur le passé d’une maison de cette ville, qui a caché durant plusieurs années des esclaves capturés dans les différents royaumes du Togo par les négriers écossais et portuguais.La maison porte d’ailleurs le nom de l’un d’eux, « Woold Home ».
La maison servit de traite des esclaves bien au-delà de 1807, date de l’abolition de l’esclavage. Ce ne fut qu’à partir de 1852, lorsque l’esclavage pris officiellement fin par la proclamation de la couronne d’Angleterre, que la maison cessa toute activité pour être remise à la famille princière dont certains membres vinrent s’y installer pour vivre.
La maison bénéficie aujourd’hui du soutient de l’UNESCO pour sa rénovation et est inscrit sur la liste des sites soumis par le Togo au Patrimoine Mondial.
L’entrée des esclaves dans la maison se faisait par ces trous de pas plus de 1m50 de hauteur, qui les conduisent directement au sous-sol de la maison
Au premier étage, les négriers négocient les prix autour de la table.
Juste en-dessous d’eux, sous cette trappe, ce sont plus d’une centaines d’esclaves qui attentent de connaître leur sors.
Une centaines d’esclaves sont cachés toutes les 2 semaines dans ce sous-sol avant d’être embarqués. Environ 15% d’entre eux ne survivront pas avant même l’embarquement, tellement l’endroit est petit et étouffant. Au cours du voyage qu’ils entreprendront jusqu’à la nouvelle Orléans, ce seront encore 40 % d’entre eux qui ne survivront pas aux conditions de transport. Seul la moitié des esclaves capturés arriveront donc au final en Amérique.